Quel avenir pour QuickTime ?
Microsoft abandonne-t-il les plug-ins ? Si c’est le cas, QuickTime serait touché. Celui-ci a permis à Steve Jobs d’être suivi par plus de 44 000 spectateurs simultanément lors de MacWorld. Le gourou d’Apple arrive dans le peloton de tête des stars les plus vues en direct sur le Web, avec Madonna et Paul McCartney. La technologie employée explique en partie cette position. Jusqu’à quand ?
QuickTime pourrait être poussé définitivement en dehors du marché de la diffusion sur le Web, par sa disparition sur les PC, en raison de l’abandon progressif de la technologie des plug-ins de navigateurs Internet, qui semble avoir été programmé par Microsoft. Java a été le premier touché (voir édition du 14 août 2001). QuickTime pourrait être le suivant (voir édition du 17 août 2001). A moins qu’une technologie du géant de Redmond ne sauve l’application de la firme de Cupertino : ActiveX. Apple travaillerait en effet à un ActiveX permettant l’implémentation de son logiciel de flux audio et vidéo sur le Web. Une première si cela s’avérait? QuickTime fait pourtant partie des technologies de records d’audience avec le dernier MacWorld (voir édition du 19 juillet 2001) : 6 gigabits de données par seconde ! Près de 22 000 spectateurs suivant l’événement à haut débit, au total 44 234 spectateurs simultanés. Le discours de présentation de Jobs à MacWorld, même s’il n’a pas révélé de nouveauté fracassante, a doublé le nombre de personnes connectées par rapport à la session précédente de l’événement ! Si la retransmission d’événements en direct sur le réseau n’atteint pas le niveau de qualité d’un écran de télévision, les efforts réalisés pour qu’elle en prenne la voie se font sentir. La dernière version de QuickTime (voir édition du 3 novembre 2000), grâce à son architecture, a fait monter le niveau de fiabilité de diffusion de ce type d’événement. Steve Jobs, bien qu’il ne chante pas, arrive dans le peloton de tête des personnalités les plus vues en direct sur le Web, au même titre que Madonna ou Paul McCartney.
Pour MacWorld, Apple n’a pas lésiné sur les moyens : la conférence de New York alimentait une batterie de PowerMac G4 chargés d’encoder en temps réel l’événement sous quatre formats de diffusion : 28,8, 56,6, 100 et 300 Kbits/s. L’opération réalisée, ces flux de données partent chez le prestataire habituel de la firme, Akamai, qui s’occupe de son réseau QuickTime : quelques milliers de serveurs répartis à des endroits stratégiques sur le Web, proches des utilisateurs afin de raccourcir les délais depuis la source et éviter de perdre des paquets d’information. Cette perte de paquets se produit presque toujours sur le Web. Pour cette raison, les événements filmés en direct transitant sur l’Internet ne répondent pas aux critères de qualité trouvés sur d’autres médias. Enfin, sur les ordinateurs clients, le plug-in du logiciel vedette d’Apple se charge de détecter la vitesse du flux et de se caler automatiquement.
Mac OS X, un allié pour QuickTime
Selon le LA Times, une des raisons pour lesquelles le discours a connu un tel succès est la qualité du flux obtenu en bout de course. Le son comme l’image s’avèrent d’un niveau acceptable, même si on assiste à des sautes de diffusion de temps à autre. Encore faut-il avoir paramétré correctement le lecteur QuickTime en indiquant la vitesse maximale de la connexion. Reste qu’une fonction anti-patinage de l’application y est sûrement pour quelque chose. Le flux est stocké par l’application afin d’assurer un déroulement fluide de la transmission. L’événement est donc vu en très léger différé. De nombreux problèmes restent toutefois à résoudre, qui pourraient être réglés par l’adoption de Mac OS X. Des différences très sensibles de qualité apparaissent en effet entre les versions pour Mac OS 9.x et la dernière mouture Unix du système d’Apple. D’ici-là, les manoeuvres de Microsoft pour faire disparaître ses concurrents pourraient avoir atteint leurs objectifs…